Vous portez sûrement des jeans presque tous les jours, mais avez-vous déjà vraiment prêté attention à ces petites pièces rondes en métal plantées sur les poches ? Non, ce n’est pas (que) pour briller en société lors d’une chute malheureuse sur la hanche… Plongeons dans l’histoire et l’utilité, méconnues, de ces fameux rivets !
Des rivets : simple coquetterie ou génie de la praticité ?
- Esthétique ? Praticité ? Les deux ? Le débat est ouvert !
- On a tous en tête cette petite « tige cylindrique aplatit à l’extrémité », fixée à vie sur notre pantalon fétiche… Pour beaucoup, elle n’est qu’un ornement de plus.
- Pourtant, sa fonction, croyez-le ou non, est tout sauf accessoire.
Oui, ces boutons métalliques disséminés sur les coins des poches ou près de la braguette ne sont pas là pour le glamour. Leur mission ? Empêcher les parties les plus sollicitées du jean – là où on glisse ses mains pressées ou son trousseau de clés – de céder sous les assauts répétés du quotidien. Ces petits héros du quotidien assemblent et maintiennent le tissu, conférant à nos jeans une solidité à toute épreuve, et, disons-le franchement, une durée de vie qui défie la mode et le temps.
Retour vers le passé : une invention née dans l’effort (et un peu dans la galère)
Pour saisir la genèse de cette innovation, faisons un bond à la fin du XIXe siècle. Imaginez des ouvriers et des bûcherons à la tâche, confrontés à des conditions de travail pour le moins éprouvantes. À l’époque, les pantalons en toile denim, bien costauds, faisaient partie de l’attirail des travailleurs. Mais malgré leur robustesse, ils ne résistaient pas longtemps devant la rudesse des tâches, obligeant à renouveler sans cesse la garde-robe du prolétaire.
L’histoire veut qu’une femme d’ouvrier, lassée (on la comprend !) de voir son cher et tendre user un pantalon à la vitesse de l’éclair, ait fait appel à Jacob Davis. Ce tailleur du Nevada, implanté à Reno, réfléchit et eut l’intuition lumineuse : fixer ces fameuses petites pièces de métal aux jonctions les plus sollicitées du vêtement, soit les coins des poches et la base de la braguette. Fini le jean qui s’ouvre en grand au moindre outil glissé dans la poche ! Les rivets étaient nés, et la révolution venait de prendre forme… de bouton.
Une rencontre qui change tout : Davis & Strauss, duo du denim
Mais que serait la mode sans un peu d’esprit d’équipe ? Jacob Davis ne s’arrêta pas à cette bonne idée. Pour transformer l’essai, il pensa immédiatement à Levi Strauss, un nom aujourd’hui mondialement connu, bien qu’à l’époque, Levi se contentait de vendre du tissu à San Francisco – des toiles de tente, de bâches et bien sûr, de la toile denim brune. Davis, visionnaire, cherchait à protéger son innovation en la brevetant. Pour ça, il lui fallait du soutien financier, si possible bien cousu.
Ni une, ni deux, Davis adresse une lettre à Strauss, lui proposant de partager les profits. Strauss, flair aiguisé, accepte l’association. 20 mai 1873 : le brevet du jean riveté est déposé. C’est le début officiel du « Blue Jeans » tel qu’on le connaît aujourd’hui, marqué du sceau LEVI’S. Une alliance porteuse d’un succès qui dépassera rapidement les frontières américaines et inspirera la planète entière.
Le succès planétaire… et une leçon de durabilité !
- Les jeans rivetés deviennent vite la référence, offrant une solution durable et économique à tous les travailleurs.
- Le triomphe fut tel que d’innombrables marques sur la planète embrassèrent, à leur tour, le procédé. Impossible désormais de penser un jean sans ses petits rivets métalliques, véritables garants de sa longévité.
En somme, la prochaine fois que vous passerez la main dans la poche de votre jean – ou y cacherez discrètement une monnaie oubliée – ayez une pensée pour Jacob Davis, Levi Strauss, et leur petite trouvaille métallique. Elle a sauvé plus de pantalons (et peut-être de fesses !) qu’on ne l’imagine. Et si la mode s’inspire du passé, retenons une chose : parfois, la solidité n’est pas qu’une affaire de style, c’est aussi celle d’un bon rivet.












