Et si on vous disait que votre prochaine crème de jour, ce mascara longtemps rêvé ou encore ce gel douche au parfum d’évasion pouvaient se retrouver… gratuitement dans votre salle de bains ? Non, ce n’est pas un mirage publicitaire, mais la face cachée (et solidaire) de l’industrie de la beauté, secouée par la lutte contre le gaspillage et l’évolution de la législation. Prêts à connaître leur astuce choc pour récupérer des produits de beauté invendus ? On vous révèle (presque) tout !
La nouvelle donne : quand la loi s’invite dans les rayons beauté
Depuis peu, la règle est claire pour tous les industriels du secteur de la beauté : fini les destructions d’invendus cosmétiques ! Face au réchauffement climatique et à la pression gouvernementale croissante, la loi lutte contre le gaspillage sous toutes ses formes. On parle désormais de sorties du plastique jetable, d’une meilleure information du consommateur, de lutte active contre le gaspillage, pour le réemploi solidaire et l’obsolescence programmée, et, évidemment, de méthodes de production plus responsables. Rien que ça !
Mais pourquoi ces montagnes de cosmétiques qui trainaient au fond des entrepôts ? D’après l’ADEME, les principales causes s’appellent fin de série, changement de marketing (effets de mode oblige – votre palette années 2010 fluo, on l’a vue…), mais aussi surproduction excessive ou petits défauts qui n’ôtent rien aux performances. Pour faire simple, tout ce qui ne fait plus briller les yeux des consommateurs ou des distributeurs peut se retrouver en stock… jusqu’à maintenant.
Quand le don devient le geste beauté le plus tendance
Le fin du fin ? L’industrie de la beauté a pris une belle avance sur la loi. Avant même qu’on l’oblige à ne plus tout jeter, elle avait déjà le don bien chevillé au flacon. Olivia Guernier, directrice communication et affaires publiques de la Febea (Fédération des entreprises de la beauté), l’affirme : « Parmi les produits non alimentaires, les cosmétiques sont les plus donnés, ils représentaient déjà 40 % des dons, avant même que la loi entre en vigueur. »
À qui profite le crime… enfin, le don ? Associations en première ligne, mais pas seulement, car la route des invendus a plusieurs itinéraires. Les marques y voient avant tout un non-sens économique de les détruire. Guillaume Lascourrèges, chez Clarins, explique : « Les destructions ont toujours été considérées en interne comme une aberration, évidemment d’un point de vue économique et avant tout pour le gaspillage de ressources que nous calculons notamment en impact dans notre bilan carbone depuis 2007. »
Solderies et petites astuces pour remplir sa trousse à moindre coût
L’astuce choc, c’est que ces produits de beauté invendus n’atterrissent pas uniquement dans les associations. Des enseignes de solderie comme Normal ou Noz récupèrent et commercialisent ces trésors cosmétiques. On peut donc s’offrir une marque qui fait rêver, parfois à prix plancher, tout en participant à la réduction du gaspillage. Beauty-addicts, ouvrez l’œil durant vos prochaines séances shopping : entre un dentifrice, un shampoing ou une crème hydratante, la bonne affaire peut se cacher derrière la prochaine allée.
Voici comment ces invendus se redistribuent :
- Don prioritaire aux associations et structures solidaires.
- Solderies grand public (comme Noz, Normal) qui revendent des produits non écoulés en boutique classique.
- Destruction, mais uniquement si la sécurité l’exige : produits périmés ou ingrédients devenus interdits.
On notera que, pour ne pas tomber dans l’illégalité ou mettre en danger le consommateur, seuls les produits sûrs, non périmés et conformes à la réglementation sont redistribués. On ne plaisante pas avec le mascara sec depuis 2016, même sous cellophane.
Quelques mises en garde avant de foncer tête baissée
Cependant, même si la chasse au bon plan fait des heureux, vigilance reste le mot d’ordre. Selon Olivia Guernier, dès qu’un produit de beauté est périmé (coucou la crème solaire oubliée au fond du sac), ou s’il contient un ingrédient désormais interdit, aucun don ni vente n’est permis. C’est direction la destruction, pour éviter tout risque pour la santé.
Les industriels, de leur côté, collaborent étroitement avec les autorités pour clarifier la frontière entre produit inutilisable (poubelle !) et simple non-conformité sans gravité, comme un mauvais étiquetage. Grâce à ce travail d’assouplissement de la législation, de nombreux cosmétiques tout-à-fait utilisables trouvent aujourd’hui une deuxième vie plutôt que de finir tristement à la benne.
Un dernier conseil qui vaut pour tous les consommateurs : avant d’appliquer votre petit trésor déniché en solderie ou via un don, vérifiez scrupuleusement la date limite d’utilisation. Certains produits, une fois ouverts ou trop anciens, peuvent s’avérer totalement inefficaces voire risqués – pensez notamment aux crèmes solaires.
Pour conclure, la lutte contre le gaspillage dans la beauté nous offre non seulement de belles économies, mais aussi la satisfaction de consommer plus responsable. Un geste qui chouchoute autant la planète que notre portefeuille : bref, on valide autant que notre parfum préféré… à condition de vérifier la date avant le pschitt final !












