Vos proches disent que vous « prenez tout à cœur » ou que « vous faites tout un fromage » d’un simple détail ? Et si, sans le savoir, vous étiez hypersensible ? Oubliez les clichés : ce n’est pas qu’une histoire de larmes au cinéma ou de frissons devant une pub de Noël. Prêt(e) à lever le voile sur ce trait de caractère qui divise (et fait jaser autant que la météo) ?
L’hypersensibilité : un mot qui pique la curiosité (et le cerveau)
- Depuis quelques années, l’hypersensibilité est au cœur des conversations. Peut-être plus encore qu’une mauvaise connexion Wi-Fi un soir de match.
- Si vous avez déjà entendu ce mot – et c’est sans doute le cas – il y a fort à parier que la définition reste floue. En cause ? L’ambiguïté du terme lui-même.
Étymologiquement, « hypersensibilité » signifie littéralement « excès de sensibilité » (sensation de déjà-vu, non ?). Résultat : beaucoup en font une histoire d’émotions à fleur de peau, d’excès de larmes ou de dramatisation. Mais la réalité est bien plus nuancée : il ne s’agit pas uniquement d’une sensibilité émotionnelle exagérée, loin de là.
Derrière le concept, une véritable diversité
- Pour la psychologue Elaine N. Aron, auteure de « Ces gens qui ont peur d’avoir peur », l’hypersensibilité est, avant tout, un trait de caractère.
- Saverio Tomasella, psychanalyste, y voit lui un tempérament à part entière.
Mais soyons clairs : à ce jour, l’hypersensibilité n’est pas reconnue comme une pathologie. Mieux : il existe encore beaucoup de zones d’ombre autour du sujet, et les recherches en sont à leurs débuts.
De la tête aux sens : sensorielle ou émotionnelle, l’hypersensibilité se décline
- L’hypersensibilité sensorielle : ce sont les cinq sens qui s’emballent. Lorsqu’au moins deux ou trois sont exacerbés, on parle d’hypersensibilité sensorielle. En clair, un éclairage trop puissant ou le bruit (insupportable !) d’un crayon sur le papier peuvent vous hérisser le poil…
- L’hypersensibilité émotionnelle : ici, on ressent plus facilement, plus fort… et parfois pour les autres ! Un mot, un geste, une critique peuvent faire l’effet d’une tempête sous un crâne. Les émotions des autres deviennent vôtres – bienvenue dans le club des empathes version turbo.
Grâce à des témoignages, notamment ceux de personnalités publiques comme Ben Névert ou Maurice Barthélemy, certaines caractéristiques sont mieux identifiées. (Vous voyez, ce n’est pas réservé aux poètes tourmentés !)
Hypersensible : comment le savoir, sans tomber dans le « tout le monde s’y reconnaît » ?
- Un cinquième des Français pourrait être concerné. Mais attention, impossible de se fier à une simple description pour se proclamer hypersensible – gare à l’« effet Barnum » ! (Ce fameux biais qui nous fait accepter comme nôtres des descriptions ultra vagues !)
Pour y voir plus clair, Saverio Tomasella (en duo avec Karine Hyenne et Cédric Vitaly) a mis au point, en 2017, un test dédié. Facile : si vous accumulez plus de 20 « OUI », bingo ! Pour les experts, vous êtes dans la team hypersensible.
Longtemps vue comme un « fardeau » ou une « tare », l’hypersensibilité, une fois comprise, pourrait bien devenir votre superpouvoir. Elaine N. Aron l’affirme : il s’agit d’une simple caractéristique, ni bonne ni mauvaise, précieuse dans certaines circonstances, un peu plus pesante dans d’autres.
Alors, hypersensible ou pas ? La réponse n’est ni un verdict, ni une fatalité. Plutôt une clé de compréhension de soi, à manier avec bienveillance (et pourquoi pas, avec un sourire !).












